La rémunération des dirigeants d'entreprise

La rémunération des dirigeants des grandes entreprises dépendra obligatoirement de l’atteinte d’objectifs environnementaux et sociaux.
✅Pour les plus grandes entreprises, une quotepart minimale de la rémunération des dirigeants (e.g, 30 %, en ligne avec les meilleures pratiques de marché) dépendra de la réalisation d’objectifs environnementaux et sociaux de long terme. 

✅ Certains de ces objectifs seraient obligatoires comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La mesure 

La mesure est cohérente avec l’ensemble des dispositifs européens et français soutenus par le gouvernement et visant à développer une pratique plus responsable du capitalisme. 

Au niveau européen, la présidence française a permis des avancées considérables sur des textes comme le devoir de vigilance, la transparence extra-financière des entreprises ou la représentation équilibrée des femmes et des hommes dans les conseils d’administration. 

La mesure s’inscrit dans la continuité d’autres dispositifs prévus par la loi PACTE et visant à créer des standards de comportement consistant à prendre en compte les enjeux de long terme dans la direction des entreprises : possibilité pour les entreprises d’inscrire une raison d’être dans leurs statuts, de devenir une société à mission ou de créer des fonds de pérennité.

Les entreprises sont en première ligne des transformations nécessaires de notre économie que ce soit pour limiter le changement climatique ou améliorer la cohésion sociale. Il y a différents moyens de les associer aux efforts collectifs et l’un d’eux est de s’assurer que les dirigeants sont incités à prendre en compte les intérêts de la société. Moduler la rémunération des dirigeants à l’atteinte d’objectifs sociaux et environnementaux est un outil puissant pour mieux orienter les stratégies des entreprises. 

Aujourd’hui, même si certaines grandes entreprises mettent en place de tels dispositifs, la part de ces objectifs sociaux et environnementaux reste faible, la transparence sur ces objectifs est insuffisante, les entreprises se contentant de publier quelques thèmes seulement et sans préciser leur valeur ou leur pondération dans le calcul de la rémunération. 

L’accroissement de la transparence permettra aussi d’éviter le greenwashing (éco-blanchiment). 

Les critères de rémunération mis en place pourront en effet être mieux analysés par les investisseurs ou les parties prenantes de l’entreprise (consommateurs, salariés ou ONG). Les grandes entreprises peuvent jouer un effet d’entraînement très important, de par leur taille mais aussi leurs liens avec les sous-traitants. 

Nous attendons tous que les responsables de ces grandes entreprises soient responsables, et qu’ils prennent leur part dans la réalisation des grands défis auxquels notre société est confrontée.